Préface

Ecrire 6500 mots sur un sujet que l'on peut librement choisir. Ce n'est pas la mer à boire, penserez-vous. Et pourtant, c'est comme cela que j'ai compris au premier abord les conditions cadres de ce travail de maturité. Le thème a été assez vite choisi: ce sera l'astronomie, ou plutôt l'histoire de l'astronomie. J'ai alors consulté quelques articles encyclopédiques et emprunté un premier livre. C'était pendant les vacances de Noël 2001. Lors de la première rencontre avec les maîtres accompagnants est venu le premier problème: le titre du travail. En effet, celui-ci doit répondre à des exigences précises. Après une petite discussion, le trio de maîtres accompagnants et moi nous étions mis d'accord sur le titre suivant: Quels ont été les obstacles aux changements de représentation de l'Univers?

Après un premier entretien avec mon maître accompagnant, j'ai assez vite pris contact avec un historien des sciences: le professeur Jean-Claude Pont. La discussion avec lui a été instructive principalement pour la raison suivante: j'ai compris que mon titre ne correspondait pas à ce que je voulais faire. La formulation retenue allait en fait me diriger beaucoup plus vers l'anthropologie et m'éloigner de mon intérêt initial: l'astronomie. J'ai donc dû chercher un autre titre et me suis décidé pour le suivant: Comment la Terre a-t-elle perdu sa place privilégiée dans l'Univers? La problématique étant de déterminer quelle fut la place de la Terre dans l'univers au fil des époques et d'aborder plus précisément les étapes importantes de cette évolution. C'était au mois d'avril 2002, un moment où a commencé une recherche sur deux tableaux: il me fallait à la fois des informations et du temps. En consultant plusieurs bibliothèques, j'ai trouvé quelques livres traitant du sujet. La quête du temps a été un tout autre problème. En effet, ce travail important avec une échéance encore très éloignée entrait continuellement en concurrence avec des épreuves moins importantes mais avec un délai beaucoup plus proche. Résultat des courses: je n'ai pu commencer la rédaction du travail que durant les vacances d'été. Durant cette période, ce n'étaient pas les épreuves qui empêchaient d'avancer la rédaction, mais le magnifique temps qui régnait dehors. Ah! Que la volonté humaine est faible! Je dois bien avouer que j'ai cédé quelques fois, mais pas tout le temps non plus. J'ai quand même réussi à terminer la rédaction de plusieurs chapitres. C'était certes loin de l'objectif que je m'étais fixé (avoir presque terminé la rédaction), mais ce n'était pas négligeable non plus.

Je me suis donc attelé sérieusement à la tâche au début de la nouvelle année scolaire. Et c'est fou ce que la volonté peut atteindre quand l'échéance se rapproche car effectivement, le travail a avancé avec un bon rythme. Avec les derniers chapitres est apparu un autre problème. Jugeant que l'information dont je disposais pour la rédaction de ces parties n'était pas suffisante, j'ai décidé de la compléter à l'aide de recherches sur internet. C'est à ce moment que j'ai eu deux surprises: les meilleurs sites sont tous en anglais et certains reprennent sans vergogne le contenu d'autres sites. C'est ainsi qu'il m'est arrivé de trouver jusqu'à cinq fois le même texte. Malgré tout, ces petites tracasseries ne m'ont pas empêché de me rapprocher à grands pas du bout de mon travail.

Pour la fin du travail, où j'avais l'intention de parler de l'évolution de l'astronomie durant le XXème siècle jusqu'à son état actuel, j'ai voulu prendre contact avec un astronome. En téléphonant à l'observatoire de Sauverny, j'ai pu prendre rendez-vous avec M. Noël Cramer. J'ai alors dû gérer un autre aléa de la vie: les gens ne sont pas tous disponibles tout de suite. Ce n'est donc que fin octobre que cette rencontre a pu avoir lieu. Mais l'attente a été pleinement récompensée car j'ai obtenu toutes les informations dont j'avais besoin pour terminer la rédaction de mon travail. Je n'ai volontairement pas retranscrit notre discussion sous forme d'interview, les informations recueillies ont simplement été mêlées au reste du texte pour qu'il soit plus fluide.


Au fil de l'écriture de ce travail, l'objectif a aussi légèrement changé. Je ne voulais plus seulement parler d'astronomie et de son évolution, je voulais aussi parler de ceux qui ont consacré leur vie à cette évolution. Le but est devenu de raconter ce que ces grands noms de la science ont fait d'autre dans leur vie, de montrer qu'ils n'ont pas seulement fait ce pourquoi l'Histoire les a retenus. Dit avec humour, j'ai décidé de raconter aussi les petites histoires de ceux qui ont fait la grande. En lisant le travail sous cette optique, on s'aperçoit que l'Histoire a parfois choisi de retenir le nom de certains scientifiques que bien après leur mort, pour quelque chose qu'ils considéraient eux-mêmes comme accessoire. Je pense notamment à Johannes Kepler et à ses fameuses lois dont il n'a probablement jamais saisi l'importance. En s'attardant aux "erreurs" des savants, on s'aperçoit que la connaissance humaine ne grandit pas dans une direction fixe, elle grandit dans toutes les directions et ce n'est que plus tard que l'on décide quelle était la bonne. C'est pourquoi j'aurais voulu aborder la vie de scientifiques que l'histoire de la cosmologie n'a pas daigné retenir, comme par exemple René Descartes et son univers à tourbillons. Mais le travail prenant de plus en plus d'ampleur, j'ai dû sélectionner les personnes les plus représentatives. Ce choix est forcément subjectif, j'en suis conscient, mais il résulte de la consultation de plusieurs ouvrages spécialisés. Il devrait donc être représentatif de la problématique traitée.

Cédric Blaser

Janvier 2003

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